Plongée en apnée !
Au rez-de-chaussée, deux squelettes de mammifères marins vous accueillent : baleine australe et rorqual bleu sont gigantesques. Plus loin, c’est Wheke, le calmar géant, qui déploie ses tentacules. Autour de vous se faufilent bancs de thons et de maquereaux. Vous êtes entré dans le monde du silence. Voyez comme la vie s’épanouit dans l’obscurité des abysses, de quelle façon sont construits les récifs coralliens, comment les espèces du littoral vivent au rythme des marées et de la lumière.
D’une terre à l’autre
Les espèces terrestres s’adaptent aussi. Au premier niveau, l’éléphant conduit la caravane des animaux de la savane africaine. Les gros mammifères et leurs prédateurs s’emboîtent le pas. Des buffles, bubales, gnous, girafes et zèbres, des hyènes, lycaons, lions et guépards : devinez qui mange qui.
Après la savane, direction l’Amérique du Sud. Parmi les locataires de la haute sculpture métallique qui reproduit l’étagement de la forêt tropicale, vous les reconnaîtrez peut-être : en bas, les tapir, tamanoir, tatou, anaconda et jaguar ; plus haut, les paresseux, le ara bleu ou le chat margay.
Sous d’autres latitudes, tout semble distinguer la faune saharienne (dromadaire, gazelle et renard des sables) de celle de l’Arctique ou de l’Antarctique (ours blanc, manchot empereur et phoque du Groenland). Excepté leurs conditions de vie extrêmes !
L’aventure de l’évolution
Aux balcons supérieurs, vous en saurez plus sur la diversité des espèces. Comment ? En cernant l’histoire des organismes vivants et l’aventure des naturalistes qui l’ont décryptée. C’est le moment de vous pencher sur les secrets dévoilés par l’anatomie, les fossiles et les molécules. Faites connaissance avec Lamarck, Darwin, Mendel. Découvrez des notions essentielles pour comprendre la vie : théorie de l’évolution, lois génétiques, liens de parenté ou encore classification des espèces…
Et l’homme dans tout cela ?
Son emprise sur la nature est rythmée par des évolutions techniques modifiant sa façon de se nourrir ou de se déplacer : cueillette, chasse, pêche, domestication des espèces, modification des paysages, pollutions… Dès son apparition, les changements se mesurent d’ailleurs en dizaines d’années et non plus à l’échelle géologique. Le deuxième niveau de la Grande Galerie de l’Évolution vous interpelle ainsi sur la préservation de la nature.
Ce questionnement se poursuit dans l’une des salles les plus émouvantes : celle des espèces menacées ou disparues. Le dodo de l’île Maurice n’est plus, mais le tigre de Sumatra peut encore être sauvé…
Un lieu mythique
La Grande Galerie aussi a connu de nombreuses évolutions. Aujourd’hui, la magie du lieu créé par Jules André en 1889 reste intacte : un hall immense cerné de trois balcons éclairés par une verrière de 1 000 m². Témoins de l’architecture métallique, la fonte et le verre mélangés aux boiseries se combinent à de nouveaux matériaux, pour mieux valoriser des collections entièrement restaurées.
La révolution muséologique
Pour sa réouverture en 1994, la Grande Galerie de l’Évolution a connu de vraies transformations. Rénové par les architectes et scénographe Borja Huidobro, Paul Chemetov et René Allio, l’espace est grandiose et chargé d’émotion. Et avec une approche muséologique entièrement repensée, les collections portent désormais un message essentiel. La diversité résulte de la longue évolution des organismes vivants dans une multiplicité de milieux qu’il nous appartient de préserver. Vous aurez sûrement cette idée en tête après la visite. N’oubliez pas de la relayer en sortant…
1994-2014 : 20 ans de la Grande Galerie de l’Évolution
Les escaliers monumentaux, jusqu’alors fermés au public, sont désormais accessibles. Pour en savoir plus sur les escaliers monumentaux ainsi que sur les bustes et les statues qui y sont exposés, rendez-vous sur le .
Le Muséum national d’histoire naturelle présente, en comparaison de ses homologues d’autres pays, une originalité qui en fait un cas unique car il n’est pas composé d’un seul site mais en comprend treize, dont la plupart sont multifonctionnels : ainsi son siège parisien n’est pas seulement un bâtiment mais à la fois un jardin botanique, écologique et zoologique, et un ensemble de plusieurs galeries scientifiques (ouvertes au public, elles sont autant de musées spécialisés), de laboratoires et de serres. D’importants budgets sont nécessaires pour faire fonctionner, entretenir, rénover et mettre ces installations aux normes actuelles (principalement pour la sécurité et l’accessibilité). Les entrées payantes ne suffisent pas à couvrir ces dépenses et certaines installations ouvertes au public n’ont pu être réhabilitées. Les galeries d’Entomologie et de Paléobotanique à Paris, de même que l’Aquarium et musée de la mer de Dinard, ont ainsi dû être fermés entre 1996 et 1998.
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